Au cours d’une retraite, j’ai entendu cette phrase : Plus on aime en vérité, plus on est vulnérable. Comme je suis lente pour intégrer et d’autre part, une vraie gourmande, j’aime assez garder en bouche des paroles qui m’interpellent pour les ruminer. Aujourd’hui j’ai envie de partager celle-ci avec vous, ne serait-ce que pour taquiner ceux qui penseraient qu’avec le temps on s’endurcit, on sait faire la part des choses, ou même tiens que les choses justement, nous passent au dessus.
Que nini ! Si la vie nous apprend à garder nos distances avec des personnes toxiques et à mesurer nos élans, derrière la carapace notre sensibilité est toujours là. Nous avons le désir d’aimer en vérité et pourtant nous souffrons de la façon dont nous aimons et de la façon dont on est aimé. Est-ce pour autant de la vulnérabilité ? Pour ma part, je préfère le mot sensibilité. Et sur ce registre, nous ne sommes pas tous égaux, vous en conviendrez !
Mais, avant de se fermer à la vie comme une huitre ou avant critiquer tout ce qui cloche chez l’autre, commençons par nous-mêmes. Apprenons à nous accueillir en vérité avec toutes nos singularités, soyons sincères avec nous-mêmes, donnons à notre personne cet élan d’amour et de vérité (que nous attendons des autres !) et regardons avec humilité nos dualités. Si on a la force le courage l’humilité de comprendre de nos erreurs et de nos lâchetés, on se dépouille et notre vraie nature se dévoile laissant place à notre humanité.
Notre présence à soi et aux autres devient pleine de vérité, nos perceptions sont plus affinées, elles vont droit au coeur (le notre et celui des autres !). Cela ne retire en rien notre sensibilité à la souffrance environnante mais notre propre vérité a permis l’épanouissement d’une grande force intérieure nous permettant ainsi d’être pleinement incarné(e). Alors oui, plus on aime en vérité plus on est sensible, mais aussi plus on développe notre profonde et magnifique humanité. Nous sommes ainsi à même de donner sans attendre en retour, d’être sincère, loyal(e) et fidèle en amour comme en amitié, de regarder l’autre aussi dans son humanité.