Être bénévole, suite

Je partage avec vous le fruit de mon bénévolat à Lourdes. Voir le billet précédent

J’ai travaillé avec des personnes de bonne volonté ayant la difficulté de tenir un poste à cause de déficiences physiques ou mentales, des personnes que l’on pourrait qualifier de « normales » mais qui avaient un poil dans la main, d’autres plus désireuses de faire un pèlerinage que d’honorer leur bénévolat, d’autres dans la jouissance d’exercer un pouvoir parce que bénévoles régulières elles connaissent les subtilités du poste, d’autres encore pour trouver un élan suite à une vie fracassée, et d’autres enfin, investies dans leur service.

Et puis il y a les pèlerins, les malades. J’étais au service à la restauration, un travail intense, jusqu’à 600 repas à servir.

Lourdes : une marée humaine de malades de tous âges, toutes conditions, toutes pauvretés. Les marchands du temple sont nombreux : Au nom de Marie, tout se vend à Lourdes ! La dévotion est proportionnelle à la souffrance. Et comme celle-ci ne faiblit pas…

Je suis rentrée épuisée mais riche. Riche de la conscience de ma pauvreté et de la pauvreté humaine. En fait nous sommes tous misérables et pauvres de cœur. C’est ce que nous avons en commun. C’est à la fois terrifiant car nous sommes impuissants face à la souffrance et c’est magnifique car la vie est là en chacun de nous. J’ai fait ce que j’ai pu, je me suis regardée être, brassée par tant de diversités, de singularités et d’émotions. Je reviens riche de toute cette humanité si cruelle et si belle à la fois.

 

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