Une fois que nous avons pris naissance, nous sommes voués à la mort. La naissance est le début de la mort physique. La mort est un passage vers une nouvelle vie dont nous ne connaissons rien. Tout comme le fœtus dans le ventre de sa mère ne sait rien de ce que sera sa vie une fois qu’il quittera son univers aquatique. Tout est transformé : ses sens, la façon de se nourrir, l’air qui entre dans ses poumons, le froid, le vide, les bruits, … Le mourant ne sait pas ce qu’il y a derrière le voile. On sait peu de choses si ce n’est les témoignages similaires de personnes ayant fait l’expérience d’une mort imminente.
Dans la cosmologie, passé, présent, futur ne font qu’un. Rien n’est séparé. La seule chose qui compte c’est le présent. Si je veux connaître mon passé, je n’ai qu’à observer comment je vis mon présent : comment j’entre en relation avec l’autre, est-ce que je cultive mes rancœurs, est-ce que je suis capable de demander pardon pour mes erreurs ou maladresses, suis-je dans le jugement ? Toutes mes tensions témoignent de ce que je n’ai pas résolu dans mes vies passées. Et ce que je fais aujourd’hui me permet déjà d’expérimenter mon futur.
Nombreux sont ceux qui ont peur de la mort, ils ne veulent pas en entendre parler. Ils serrent les dents. Cette peur les empêchent d’apprécier le présent. S’ils comprenaient que tout se joue dans l’instant, ils développeraient une attitude plus sereine et pourraient vivre pleinement du cadeau de la vie présente, apprécieraient l’émerveillement de la manifestation de la vie tout autour d’eux : dans chaque arbre, fleur, animal, sourire…
Pour un être qui avance sur ce chemin spirituel, la mort est un moment transcendantal, une expérience à préparer avec confiance. Cette perspective le conduit à vivre en conscience chaque jour, chaque instant.