Bien sûr, c’est important de vivre avec son temps et de pouvoir se débrouiller avec les outils de communication actuels. Sauf que l’actuel ne dure pas ou plutôt ne dure plus. Pour avoir déménagé cinq fois en 8 ans, (OK je n’ai pas montré une grande stabilité dans mon lieu de vie mais ce n’est pas le sujet du jour), je peux témoigner de l’évolution vers le tout numérique que les services de l’Etat et les prestataires nous imposent. Qu’on se le dise : les rôles sont inversés, le client est dorénavant au service du Service Public ! C’est pourquoi, je propose que la définition du mot client soit revue. Car, désormais le client doit décliner des offres qu’il n’a pas demandées mais qui, pour autant, lui sont imposées ; Le client doit se plier en 4 pour obtenir gain de cause sur une demande qui somme toute, reste tout à fait légitime.
Pourtant, je ne voudrais pas plomber l’ambiance et me la jouer « la vieille qui ne veut pas se mettre à la page ». Mais justement, parlons-en des pages, des news, des posts, des mails… On croule sous les publications, on est abonné sans l’avoir demandé, on a en temps réel sa consommation d’énergie, ce qui reste dans le frigo, le compte-à-rebours de la vidange de la voiture, le planning 2024 des congés de la nounou, Halloween et Noël en même temps dans les rayons, et j’en passe. Stop ça va trop vite, j’ai la tête qui tourne, je vais vomir !
Je ne deviendrai pas un hamster ! Je ne veux pas pédaler sans cesse dans la roue !
Et pourtant Alain Souchon nous avait prévenu en 83 : On avance, on avance, on avance. C’est une évidence : On a pas assez d’essence Pour faire la route dans l’autre sens. On avance. On avance, on avance, on avance. Tu vois pas tout ce qu’on dépense. On avance. Faut pas qu’on réfléchisse ni qu’on pense. Il faut qu’on avance.
Moi, je n’ai pas envie d’avancer comme ça, j’ai le droit de décider, c’est ma liberté. Et la votre, de me répondre : Si tu n’avances pas, tu recules ! Je l’attendais cette réponse, alors c’est le bon moment de faire une pause, une pose pour clarifier les choses.
Avancer dans le tout numérique, les réseaux, l’Intelligence Artificielle ne me sert à rien si je n’entre pas en relation avec l’autre. J’ai besoin de parler à quelqu’un (Tiens : c’est encore une chanson, mais je vous laisse la chercher) et non à un ordinateur vocal qui me fera répéter plusieurs fois avant de me dire Désolé, je n’ai pas compris votre demande avant de me raccrocher au nez, alors que j’aurais payé x minutes à 80 centimes. Riez les jeunes, riez ! Mais tout va de plus en plus vite et un jour vous aussi, vous aurez plus de 60 ans et le décalage sera peut-être pire ! Qui sait ?!
Je retourne à ma pause. Cette ultra consommation de réseaux n’est pas de la communication mais de l’information. Car je me permets de rappeler que pour communiquer il faut être deux : un émetteur et un récepteur. Les rôles s’inversent au cours d’une conversation, c’est un dialogue.
Pourquoi ce coup de gueule aujourd’hui ? Parce que je viens de passer une belle poignée d’heures à tenter de faire un joli document pour une newsletter. Tant d’heures pour la forme et rien sur le fond. Et bien le fond le voilà… et sans même l’avoir touché 😉