Ne dit-on pas « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt » ? Alors je revendique l’avenir ou plutôt l’à venir car je suis matinale. J’ai toujours été matinale, enfant en vacances chez mes grands-parents, je m’éjectais de mon lit dès que j’entendais le raclement des sabots de ma grand-mère. Elle partait au jardin. Je me réjouissais de la rejoindre, j’enfilais à la hâte un gilet sur ma chemise de nuit et je me précipitais dans les escaliers. Là, je chaussais une paire de sabot après avoir enfilé des grosses chaussettes de laine. Et à mon tour, mes pas lourds raclaient le sol jusqu’à la petite porte qui mène au jardin. Il y avait une poignée de marches pour remonter. Souvent un sabot tombait, mes pieds étaient bien plus à l’aise sur la terre ferme ! Ma grand-mère déjà affairée par son arrosage matinale ou un désherbage ou une récolte, me houspillait gentiment. « Mais tu vas prendre froid, retourne te coucher, ce n’est pas l’heure ! » Elle avait raison, il m’est arrivé plus d’une fois de grelotter, les matins d’été peuvent être très frais dans les Hautes Vosges. Mais pour rien au monde je serais retournée dans mon lit.