Longtemps la solitude a été mon ennemie, celle qu’il fallait combattre car elle était capable de m’engloutir de me noyer dans des larmes inépuisables. Elle pouvait être aussi le piège dans lequel je me laissais glisser, soumise à son inéluctable emprise. Mes bras se débattaient dans le vide faute de savoir me réconforter. C’est tout un chemin que je ne peux oublier. C’est ma traversée du désert ponctuée ça et là de mirages aveuglants et de nouvelles noyades.
Il faut du temps pour que le rocher s’adoucisse dans les bras de la rivière. L’eau passe coule glisse apaise. Elle n’attend rien du rocher, elle est. Il faut du temps pour que le rocher entende que l’eau de la rivière ne lui veut aucun mal, bien au contraire. Peu à peu, la tension se pose. Et le rocher ne lutte plus.
Et dans cet espace où ni moi ni la solitude ni personne n’attend de l’autre, j’ai pu inventer et créer ma sécurité. Aujourd’hui la solitude est mon amie, elle est mienne. Elle fait partie de moi, je la recherche pour me ressourcer, je ne me noie plus. Elle est en moi, ma source de vie, je lui donne tout ce que ma pudeur mon amour ma folie mon essence mon coeur nu ne peut montrer. Ma solitude est devenue ma force.