Notre environnement de plus en plus matériel et contrôlé nous laisse peu de place pour accueillir l’imprévu. Celui-ci est désormais une menace, une atteinte à notre équilibre. L’imprévu devient quelque chose à éradiquer ! C’est une grave erreur car s’il n’y a plus d’imprévu, il n’y a plus d’intuition, plus de perception de signes, ni d’harmonie avec le vivant, encore moins d’imagination… voire d’intelligence.
Peut-être que nos ancêtres dans les cavernes avaient développé une intelligence supérieure à la nôtre. Ils faisaient corps avec leur environnement qui était manifestation de toute vie. Ils devaient s’adapter en permanence pour survivre. Ils vivaient au rythme des saisons, au rythme des cycles, au rythme du vivant.
Nous ne vivons plus selon le rythme du vivant, mais selon le conditionnement que nous avons créé. Par un mode de vie complètement verrouillé, il se peut que nous sombrions bien plus vite que ce que l’on croit. Parce que nous aurons perdu l’essentiel, la connexion à plus grand que soi : la spiritualité.
Les jeunes générations n’y vont pas, elles y courent. Elles foncent vers ce grand mirage d’une vie tellement plus belle avec des filtres, une vie où jamais on s’ennuie, jamais on se pose. Certains se déconnectent complètement de la réalité, ne savent même plus acheter du pain sans une carte bleue. L’argent devient immatériel. C’est également un piège derrière lequel se cache la fin de nos libertés.
Illustration : L’enchantement de Merlin du peintre Edward Burne-Jones