J’ai toujours aimé faire des puzzles. Même si il y a parfois de l’agacement. On n’entre pas dans la méditation d’un puzzle sans toute une préparation : trier les couleurs, les pièces avec un bord, les pièces avec un angle (il n’y en a que 4 même sur un puzzle de 1500 pièces !), avoir différents plateaux pour regrouper les pièces de même tonalité, remettre toutes les pièces à l’endroit. Toute cette préparation demande patience et calme. Et il n’est pas question de la bâcler !
Il est nécessaire de prévoir un espace où seront rangés le plateau support et tous les plateaux colorés au cas où il faudrait libérer la place. Je commence toujours par réaliser le contour. Une fois le cadre posé, j’entre vraiment dans la réalisation du puzzle. Comme pour un mandala, le cadre est la sécurité. L’idéal est d’avoir tout à proximité. Il est là, accessible. Il attend. Je viens le voir pour 5 minutes, 2 heures, peu importe, il est disponible, il attend.
Parfois, rien ne vient, rien ne colle. Cela pourrait être frustrant mais avec l’habitude, j’ai appris que la tentative suivante est en général bénéfique. C’est comme si mon cerveau avait enregistré les contours, les couleurs, alors je laisse faire. Et effectivement, soudain tout s’emboite et le morceau prend vie. Les heures filent, j’estime l’avancement à 1/5 puis 1/4, 1/3… Quand le vide se réduit considérablement, je suis partagée entre la joie, la peur qu’il me manque une pièce, celle que je cherche depuis des jours et la nostalgie de finir bientôt.
Voilà, il est collé. Il est accroché dans la chambre d’amis. Du couloir, je le vois. Il a prit vie !