Ô bouquet de mon enfance, je courais dans les champs pour te chercher, te cueillir bras ouverts coeur léger insouciant ivre du chant des insectes joie d’être en vacances coeur éclatant d’amour pour ce temps de paix et de joie. C’était le temps du bonheur parenthèse précieuse où les graines se déposaient à jamais dans ma mémoire. Chère grand-mère tu me houspillais gentiment, je te ramenais tous les jours des brassées de fleurs avec quelques insectes gorgés de pollen et de soleil, tu ne savais plus quoi en faire. Au matin, la table était couverte de petits pétales fanés, des petites colonies de fourmis se formaient sur la toile cirée. L’éclat des fleurs était resté dans les champs où je repartais.