Et si la sagesse était de consentir au mystère de la vie, sans y toucher, juste vouloir l’approcher comme un enfant fasciné par la flamme d’une bougie. Mais l’enfant veut plus, il s’approche émerveillé, la flamme danse devant ses yeux, c’est beau. Il veut entrer dans la danse aussi, il veut garder cet instant dans son cœur pour toujours. L’enfant touche et se brûle le doigt, il souffre et il est en colère. Il regarde, la bougie se consume et peu à peu la flamme faiblit pour ensuite disparaitre. L’enfant ne comprend pas, il était si près du but et voici que tout ce qu’il a désiré disparait.
La sagesse ne s’acquiert pas ! Elle n’est pas un mystère accessible à quelques privilégiés. Elle est indissociable du mystère de la vie et par conséquent du divin. Quiconque rejette le mystère, ne peut s’approcher de la sagesse. Elle ne se dévoile qu’aux humbles et à ceux qui renoncent à l’orgueil ; Rien à voir avec un quelconque niveau intellectuel.
Ne rien vouloir comprendre, ne rien vouloir posséder car comprendre ou posséder c’est devenir maître d’un processus, mais plutôt s’émerveiller de la beauté puissante et éphémère de la vie. Se réjouir d’avoir vu la flamme danser et d’en être témoin. Devenir un funambule léger joyeux qui avance dans la confiance que tout est possible à chaque instant parce que justement il renonce à tout. Ainsi, le funambule porté par la danse de l’univers, s’envole dans l’éternité de l’instant, heureux et comblé de rejoindre le grand tout. Il ne désire plus la bougie qui brillait devant ses yeux, car il est devenu la bougie et il reste à jamais l’enfant émerveillé.