Ce matin j’étais au cours de yoga, puis je n’étais plus là, du moins ma conscience est partie ailleurs. Jacques me regarde me sourit.
Et je remonte le temps. Je suis auprès de Jacques Breton à Assise à Saint Gervais. Nous sommes là tous les deux dans sa petite maison. Jacques, prêtre catholique à l’itinéraire singulier, m’invite à pénétrer son espace de travail, je l’écoute. Il me demande de prendre sa place à la direction de l’association. Je suis déstabilisée, émue, heureuse, surprise, chamboulée et j’en passe : trop de questions me traversent en cet instant. Alors je lui dis : Jacques, mais pourquoi moi ? je ne suis même pas au Conseil d’Administration. « Parce que toi, tu ne cherches pas le pouvoir » Cette réponse me flatte et illumine mon égo.
Jacques me demande de participer à la prochaine réunion du Conseil. Certains (voire tous) se demandent le pourquoi de ma présence. On attend Jacques qui est parti chez son kiné. Il arrive. Tout le monde s’installe, moi aussi. Et Jacques annonce qu’il veut que je sois présidente. Tollé, scandale. Je dois me présenter sans rien avoir préparé. Mon coeur chavire. Nous sortons tous dans le jardin, je ne reste pas pour le pot de l’amitié, je fuis.
Ô Jacques, si tu savais combien je te remercie ! D’abord il y a 6 ans, si je ne cherchais pas le pouvoir, j’étais loin d’être indifférente aux honneurs, gratifications, reconnaissances. Tout ce qui pouvait me flatter était bon à prendre. Depuis je suis partie j’ai déménagé, j’ai tout quitté. Aujourd’hui, tu viens me voir au cours de yoga, ce sera bientôt l’anniversaire de ton départ vers les étoiles, il y a 5 ans. Au même moment j’étais en pèlerinage en Terre Sainte.
Ce matin, j’ai vu ton sourire lumineux et ton regard pénétrant, ta belle présence me remplit de joie. Je t’aime Jacques. Dans mon livre J’irai danser sur l’arc-en-ciel, je raconte cette extraordinaire conversion que j’ai vécue grâce à toi. Tu es dans mon coeur pour toujours.