…que j’ai les deux pieds dans mon automne, je regarde mes colères du printemps et mes passions d’été. Quelles joies de voir ces effervescences se poser en se délectant de ce qui m’était totalement inconnu alors, à savoir le discernement. Oh ce n’est pas encore un automatisme, mais cela devient peu à peu une habitude que j’espère bien garder !
Le premier pied s’est engagé dans mon automne quand mon corps a terminé de pouvoir porter du fruit. La source rouge en moi s’est tari. Elle s’est asséchée, me laissant les bras orphelins, eux qui auraient tant voulu bercer d’autres bébés. Le deuxième pied vient de franchir le seuil de l’automne, puisqu’à 60 ans, la société nous place dans les vieux. Les deux pieds dans mon automne, je ris de mon espièglerie qui se moque bien de ce corps vieillissant, je souris à mes bêtises, je lâche toute attente, je laisse aller ceux et celles qui ne m’aiment pas en leur souhaitant belle route, j’accueille chaque jour la lumière de la vie et je rends grâce pour tout ce qui a été et tout ce qui viendra. J’ai confiance puisque j’ai vaincu mes peurs.